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L’exposition " Secondes Vies. Métamorphoses du matériel sportif " à Roland Garros

Par la rédaction 0 commentaires - 29/07/15

L’OBJECTIF DE L'EXPOSITION
L’exposition vise à sensibiliser le plus grand nombre de personnes aux enjeux de l’économie circulaire, sur la base d’une production et d’une consommation responsable. Sa vocation itinérante répond à la problématique de toucher plusieurs cibles et de faire émerger de bonnes pratiques aux quatre coins de la France. Après une halte à Roland Garros du 12 mai au 21 septembre 2015, l’exposition sillonnera le territoire dans plusieurs lieux, à la fois culturels et sportifs, de 2015 à 2017. La prochaine étape sera le ministère de la Culture et de la Communication en septembre 2015.

Des créations utiles ou artistiques
Les créations ont été réalisées à partir de matériels sportifs usagés afin de revaloriser ces équipements en les réintégrant dans notre quotidien, soit par vertu artistique ou pour leur prêter une nouvelle utilité. Les artistes se sont appropriés des objets créés à la base par les acteurs du monde du sport (fédérations, fabricants, pratiquants, distributeurs)  pour nous proposer dans un second temps des œuvres originales conçues spécialement pour l'exposition. Ainsi le réemploi, le recyclage et l’éco-conception comme le détournement par l’art, l’artisanat, la mode ou le design, sont au cœur de cette exposition inédite.

Les dix œuvres ainsi présentées résultent d’un appel à projet ouvert à des artistes et designers. Un jury d’experts s’est réuni pour sélectionner les œuvres. Parmi eux figuraient les personnalités qualifiées suivantes : Constance Guisset, designer ; Sandra Cattini, inspectrice de la création arts plastiques ; Elisabeth Laville, experte européenne de la responsabilité sociale et environnementale de l'entreprise ; Jean-Marc Huitorel, critique d'art et et Lionel Balouin, directeur de l'école des Beaux-arts / Galerie Edouard Manet, Gennevilliers.

Les artistes lauréats exposés sont Laura Buttons, Martin Chérel, Collectif Prémices, Isabelle Daëron, Cécile di Giovanni, Evor, Joris Favennec, Nikolas Fouré, Marie-Aurore Stiker-Metral et Siyuan Zhang.

Cette exposition a été réalisée en partenariat avec l’entreprise par Wood Stock Creation, qui a élaboré le dispositif pédagogique (les panneaux et les supports) à partir de planches de bois de récupération, qui allaient finir en copeaux si elles n’avaient pas été interceptées. Les supports de bois ne sont pas entièrement lisses et le bois continue de bouger au fil du temps, ce qui donne un certain charme à ses panneaux, dont on décèle à peine la non perfection. Woodstock Creation a en effet pour vocation de réutiliser les matériaux pour leur proposer une seconde vie en mobilier urbain. Les supports de l’exposition ont été fabriqués à la main en Haute-Savoie avec du bois brut sauvé des rebuts de l’industrie et des colles et huiles biologiques.

 

ZOOM SUR LES OEUVRES

La marque Picture propose un sac à dos entièrement éco conçu. Les industriels ont pensé en amont à une seconde vie pour ce sac à dos qui pourra être transformé par une simple découpe en pochette d’ordinateur et en sacoche. 

Ce casque de la même marque est également un matériel sportif éco-conçu, de façon à minimiser son impact sur l’environnement. Il prend en compte toutes les étapes de sa durée de vie (matières premières, fabrication, transport, réutilisation, recyclage). Ce matériel répond aux même qualités d’usage qu’un produit non éco-conçu. : matières 100% issues du recyclage (plastiques de voitures, écorces de maïs, et bouteilles en plastique) et séparables favorisant le recyclage.

Alter Zone  a fabriqué des skates à partir de snowboards usagés et des chaussures à partir de voiles de bateau.

La FFT a mis en avant son opération Balles Jaunes, qui permet de recycler des balles de tennis en sol sportif. Pour information, 1cm² de sol nécessite le recyclage de 2500 balles.

Le ballon de football présente une forme simple mais sa base géométrique, l'icosaèdre tronqué, est relativement complexe : une organisation de modules hexagonaux et pentagonaux. Cette œuvre de 130cm de diamètre s’appelle « souffle », en lien avec la consommation de ballons de football et les poumons des sportifs. L’artiste a détricoter 60 ballons à la main de football anciens pour ensuite les coudre un à un.

Cet artiste a choisi d’utiliser le matériel de natation, comme source de créativité. Ainsi les frites, planches de piscine et perches de maître nageur se sont retrouvées en décoration de chambre ou de salle de bain kitch.

Une designer a réutilisé de la feutrine de balles de tennis, qui constitue habituellement un déchet non valorisable et une matière difficile à fixer et très volatile. Elle s’est servie de bandes de feutrine pour constituer la première couche, puis a râpé au rasoir elle-même la feutrine extérieure. Elle utilise le film « Les vacances de monsieur Hulot », en intégrant le son d’un match de tennis correspondant aux échanges entre deux joueurs. L’œuvre s’attache à traduire les qualités acoustiques et physiques de la feutrine broyée des balles de tennis, à travers trois objets : une fenêtre sonore qui diffuse un match de tennis ; une assise, surface molle obtenue par ajout successif de matière ; un tapis-récipient moulé à partir de feutrine broyée et d’un liant contenant de la terre battue.

Le ski de fond présente des lignes épurées, droites et fines, sans cares. C’est à partir de ce matériel que le studio de design Prémices a conçu Spline, élément architectural et décoratif de 60 kg. Découpés, multipliés, assemblés et sublimés, les skis de fond deviennent paroi légère ou faux plafond suspendu. Les fines tiges d’acier qui les traversent permettent de les maintenir ensemble et de les contraindre, afin de créer des motifs tout en courbes et contre-courbes, dont les déclinaisons peuvent être multiples. Il faut savoir qu’environ 1500 tonnes de ski sont produits chaque année et seulement 340 tonnes recyclées, notamment par Tri Vallée.

Dans la quête d’objets à recycler et à réinventer, le but de handball offre l’avantage d’être composé de quatre éléments : les poteaux et la transversale qui constituent la cage, les deux pieds arrière qui gonflent le filet, et le filet. En détournant le but de ces quatre éléments, il devient alors possible de jouer et de recycler. C’est la métamorphose d’un matériel sportif. L’objet est repensé et éloigné de son sens initial. Désormais, il devient hamac, symbole de repos, et son occupant, un témoin contemplatif tel le téléspectateur sur son canapé regardant une épreuve sportive.

D’autres initiatives ont également trouvé leur place au sein de l’exposition :
- Un sac de sport / sacoche / pochette d’ordinateur à base de maillots sportifs recyclés par One Bag One Match
- Des haltères fabriqués à base de déchets par Décathlon.
- Un sac en bandoulière crée à partir d’un ballon de basket.
- Une robe partir de toiles de parachute, fabrication main, 100% made in France.

Ou encore une œuvre mettant en valeur le côté offensif du sport et le combat d’une société qui détourne le matériel sportif à des fins revendicatives. L’artiste a utilisé des pneus de kart, des cross de hockey, un body board, une planche de skateboard etc.

Chacun d’entre nous peut redoubler de créativité afin de proposer une nouvelle vie à nos objets. Adoptez une approche d'« économie circulaire » et faites-nous part de vos bonnes idées. A vous de jouer !

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